top of page

Et si le FN passait la présidentielle?

  • Bastien Zedin
  • 7 oct. 2016
  • 7 min de lecture

Le peuple français, lorsqu’il s’est révolté en 1789, a pris les commandes de la politique de la nation, voulant se détacher d’un pouvoir royal basé sur la volonté divine, il a institué SON instrument suprême pour légitimer la mise en place d’un État : le Constitution. Si autrefois donc, le pouvoir reposait sur la volonté divine, aujourd’hui, il repose sur la volonté du peuple.Un autre élément est donc à prendre en compte outre la politique, c’est la Constitution adoptée par eux, à près de 82,60% des voies


L’élection présidentielle de 2017


Il est désormais 19 heures 30, et vous bouillonnez à l’idée de savoir qui passera au second tour de l’élection présidentielle. Parce qu’au fond, soit c’est la déception, soit c’est la déception. Nicolas Sarkozy ? Alain Juppé ? François Hollande ? Sur le cas François Hollande, la solution n’est pas figée, les statuts du PS disposent que "le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de primaires citoyennes ouvertes à l'ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République et de la gauche" (article 5.3.1), cependant, Mitterrand n’était pas passé par cette case.

La réponse est sans doute non… Pour reprendre les termes du jugement du tribunal correctionnel de Nanterre du 3 janvier 2004, jugement Juppé sur l’affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris, « la confiance du peuple souverain » a été trompée par ces politiques. C’est ainsi que logiquement, celles qui ne l’a pas encore trompée, reste Marine Le Pen.Selon les derniers sondages (TNS Sofres-OnePoint) en date du 6 Septembre 2016, Alain Juppé réaliserait son meilleur score (33 %) face à la candidate d’extrême droite (29 %) et François Hollande (14 %). C’est la seule hypothèse parmi les neufs où Marine Le Pen ne serait pas en tête au premier tour. Mais elle serait toutefois qualifiée pour le second tour.


Voilà, ça y est, Marine le Pen égale son cher père, elle a dédiabolisé son parti (on notera d’ailleurs l’absence de la mise en valeur de son nom de famille comme en témoigne le nom de son mouvement « Rassemblement Bleu Marine »), politique rudement menée puisqu’elle se retrouve qualifiée pour le second tour de l’élection présidentielle de 2017. Voilà que maintenant elle se sent forte. Et pour cause, ni elle, ni nous, ne l’aurions imaginée à cette place il y a encore 5 ans. Enfin elle, si, probablement, car on se souvient de son soutien implicite à François Hollande, lorsqu’elle a appelé à voter blanc, les électeurs FN l’ont suivie, ayant pour résultante l’élection du président actuel. Combo gagnant, déception UMP, puis déception PS, voilà donc que le « troisième parti de France » est légalement légitime à pouvoir tenir les commandes de l’État. Ainsi, durant l’entre deux tour, les jeux sont faits. On entendra déjà les autres partis gueuler à en perdre haleine qu’il ne faut pas que le FN soit élu, à peine de tomber dans l’extrémisme, appuyant leur argumentation sur l’effet qu’a eu d’élire un extrémiste au pouvoir un petit siècle auparavant. En effet, le peuple a déjà mis un bon coup de pied dans la fourmilière, plus personne, au sein de notre élite politique bien installée, n’étant assuré de sa place.

Les élections législatives de 2017

La France se réveille un lundi matin, ce goût d’amertume dans la bouche, avec la « gueule de bois » comme l’a si joliment exprimé notre premier ministre. Certains se rendent compte de leur « erreur », à l’image de nos camarades britishs, lorsque, par référendum consultatif, ils ont manifesté leur souhait du Brexit.

D’autres, sont réjouis, mais ne le seront pas pour longtemps, cf. infra.

Voici donc venu le temps des législatives, ou la France aura avalé la pilule. Elle aura eu du mal à passer d’ailleurs, c’est pourquoi, le vote blanc risque d’être moins présent qu’à son habitude. Primo les gens iront voter, la pilule étant passée, l’amertume restant en travers de la gorge. Secundo, ils ne voteront pas FN, l’abstinence et le vote blanc se transformant dès lors en suffrages exprimés.

Nous voilà donc, en présence d’une assemblée nationale constituée de députés de tous bords politiques, avec une présidente issue du front national.

Et après le vote ?

Constitutionnellement parlant, on le sait, le président de la république ne sert a rien sans majorité. En effet, depuis la réduction du mandat présidentiel à 5 ans contre 7 avant la révision constitutionnelle du 2 Octobre 2000, et l’apparition du fait majoritaire, on pourrait penser que le président de la république soit effectivement la tête de l’exécutif. Il n’en est point. Que l’on soit bien d’accord, outre l’article 13, le président de la République n’a que peu de pouvoir, hors cas extrême de l’utilisation de l’exceptionnel article 16.

En soit, le mécanisme est le suivant, le président de la République fraîchement élu, nomme un premier ministre, lequel présente un gouvernement. Dans les faits l’on se doute bien que telle n’est pas la manière employée, cependant, d’après l’article 8, c’est ainsi que la nomination du gouvernement devrait se passer. Attendez la suite, vous verrez que cet article prend du sens.

Secundo, le gouvernement mis en place, travaille et prend ses marques. Pour ce faire, il doit être certain d’avoir une majorité, au moins à l’assemblée nationale, celle-ci ayant le dernier mot en cas de divergence avec le Sénat. Il propose donc son programme. Avec une Assemblée Nationale n’ayant pas plus de 50% de ses membres issus du parti politique de la présidente de la République, le gouvernement peut dire adieu au vote de confiance, et ne scinde pas une majorité. Telle qu’on la connaît, Marine le Pen légitimera son gouvernement, puisque, factuellement, le FN serait devenu le premier parti de France comme elle le chante depuis les élections européennes. Bien, donc, elle laisse son gouvernement en place, mais rien ne passe. C’est clair, c’est simple, et ça l’emmerde. Ainsi donc, en tacticienne politique, elle forcera son premier ministre à lui présenter sa démission, dans le respect, on compte sur elle, de l’article 8. Elle peut retenter l’expérience avec un autre gouvernement à 100% issu de son parti, mais le fiasco sera similaire. De plus, l’utilisation de l’article 49 alinéa 3 est exclu d’office, le risque du vote de la motion de censure étant trop fort.

Et c’est là, le renouveau, c’est à cet instant précis que les citoyens reprennent leurs droits. Droits s’étant estompés face à l’écran de fumée qu’est le « présidentialisme ». Et oui, car sans fait majoritaire, on peut accueillir la cohabitation à bras ouvert. En effet, le seul moyen pour qu’elle puisse avoir un gouvernement stable, c’est qu’elle en mette un issu des deux partis communs. On imagine bien là un gouvernement mixte, proposant à son tour son programme qui lui, est coloré d’une double teinte, tirant sur le violet. Le violet, c’est le renouveau, c’est le consensus, primo, au sein du gouvernement, en conseil des ministres, deuxio, au sein des deux assemblées, qui, on n’en doute pas, débattra des projets de lois en commissions. Sans oublier dans un second aspect, que les parlementaires disposent toujours du mécanisme des propositions de lois.


Nous nous trouvons actuellement en période de cohabitation inconnue à ce jour. Car sous les cohabitations Mitterrand/Chirac et Chirac/Jospin, les deux partis représentés étaient traditionnels. Ici s’ajoute une troisième composante, délicate encore à cerner aujourd’hui.


Marine Le Pen sera liée par son premier ministre, c’est là l’intérêt de l’article 8. Comme le disait Lionel Jospin, mandaté du poste de premier ministre sous la présidence Chirac, « il n'y a pas de domaine de la politique française où le président de la République aurait le dernier mot ». En effet, reprenons, « le gouvernement détermine et conduit la politique de la nation » (article 21). On se souvient, Mitterrand disant « La Constitution, toute la Constitution, rien que la Constitution », et bien figurez-vous, qu’il avait bien raison, la cohabitation aidant de surcroît.

Cependant, là où le peuple retrouve sa parole, et ses idées, c’est dans le consensus, il peut enfin dire au revoir à la suprématie d’une unique idéologie pendant 5 ans. La Constitution redonne sa voie au peuple, lequel lui avait fait confiance 58 ans au préalable.


Ainsi, on pourrait éventuellement envisager ce point de vue aux prochaines élections présidentielles, non pas pour les motivations de Marine Le Pen, mais pour les effets juridiques que son élection pourrait avoir, si tant est qu’elle n’ait pas de majorité à l’assemblée nationale. Mais on compte bien sûr, sur notre élite politique pour trouver un manquement à ses devoirs manifestement incompatibles avec l’exercice de son mandat pour rétablir, par le mécanisme de l’article 68 de la Constitution, un ordre qui leur serait favorable.


« Il est temps que dans ce pays il y ait un débat, que l’on déchire le voile,

la mascarade qu’est la votre. Il est temps que nous affirmions tous, comme

je l’ai fait ici, le 13 janvier, les valeurs de la République, la France, mais aussi

les actes, et la politique de mon gouvernement contre la pauvreté, pour l’école,

pour les valeurs de la République, pour redresser le pays. C’est aussi une réponse

à ce que vous portez, alors Madame, jusqu’au bout je mènerai campagne pour vous

stigmatiser, et pour vous dire que vous n’êtes ni la République, ni la France ».

On s’en souvient de cette tirade du premier ministre, donnée, main tremblante, en guise de réponse à Marion Maréchal Le Pen face à sa question adressée au gouvernement.

Monsieur Valls, ne stigmatisez pas, ne leur faites pas la guerre, certes, l’image ne serait pas la plus belle, mais laisser Marine Le Pen devenir présidente de la République, pour redonner sa parole à cette France et à cette République qui vous est chère, et pour montrer que vous êtes, finalement, comme vous le prétendez, un jusqu’auboutiste de l’égalité Homme/Femme, car l’autre image, celle d’une présidente de la République, elle, serait belle.


Élément intéressant à relever, Emmanuel Macron, démissionnaire de son poste depuis peu, peut apporter cette même solution sans prendre le risque des élections législatives. Mais son inconnue à lui, est de savoir quel gouvernement il mettra en place. Teinté de rouge ? Teinté de bleu ? Ou teinté de violet comme le voudrait le France du XXIème siècle ?

 
 
 

Comments


L'AUTEUR
LIENS UTILES
Par tags
Nous suivre
  • Facebook Basic Black
  • Twitter Basic Black
  • Google+ Basic Black

© 2023 par "Flashinfo". Créé avec Wix.com

Faire un don avec PayPal

Partenaires

    Vous avez aimé mes articles ? Faites un don pour m'encourager à continuer !

bottom of page